Livre "L'enfant": Montessori n'est peut être pas pour moi!!





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Cela fait un petit moment que j'entends parler de Montessori sans jamais savoir de quoi il s'agit réellement. Mon ainé est rentré à l'école cette année et j'en ai profité pour me renseigner sur ces écoles dites différentes. J'ai voulu comprendre cette méthode qui met l'enfant au centre de l'enseignement. Pour cela rien ne vaut les livres de la créatrice de la méthode Maria Montessori. J'ai commencé donc par "L'enfant" son premier livre qui est sorti en 1935. Il reste toutefois d'actualité.
Ce livre est une révélation pour moi...
Je suis adepte de la parentalité positive et bienveillante depuis la naissance de mes enfants mais là c'est une vraie claque qui remet tout en question. Je diviserai le livre en deux grandes parties. La première partie du livre est celle qui pose les fondements de la méthode Montessori et la deuxième explique les "mauvais comportements".

La première partie est celle que j'ai adoré.  Ce qu'il faut retenir: Le développement de l'enfant se fait par une "force interne" et non par des stimulations extérieurs. On ne façonne pas un enfant comme une pâte à modeler. On devrait être assez humble pour le seconder et l'accompagner dans sa découverte du monde; ne pas le diriger. J'ai adoré le parallélisme qu'elle fait entre dieu et les parents."J'ai crée l'homme à mon image et à ma ressemblance"...cette substitution à dieu a été la cause de la misère de toute sa descendance. La position de l'enfant dans nos familles et dans la société. L'enfant est l'avenir et devrait être au centre de toutes les préoccupations. Hélas, l'enfant est à mon goût pas encore au centre de toutes les occupations. Notre société pourrait mieux faire pour le privilégier. L'environnement dans lequel on accueille l'enfant est primordial. Il faut lui épurer nos maisons, bien choisir les jouets, éviter les jouets qui clignotent et de couleurs très vives de toute façon l'enfant s'en lasse très rapidement. L'enfant aime le concret donc à privilégier les activités qui le stimule et qui l’intéresse. L'enfant passe par des périodes dites sensibles où il est capable d'apprendre vite et sans difficultés. Notre enseignement ne doit pas rater ces fenêtres de temps pour que les apprentissages soit respectueux et faciles. Maintenir l'ordre dans son environnement permet au cerveau de se développer correctement. Adapter notre rythme à celui de l'enfant, ralentir, ralentir....
Montrer lentement pour que l'enfant aille plus facilement vers l'autonomie.

La seconde partie est moins nuancée. Les principes qui m'ont interpellé et aux quels j’adhère un peu moins: la nature des enfants normaux est dans le silence, le partage et le respect. Montessori explique que c'est notre comportement qui fait que les enfants deviennent bruyants et incapables de se concentrer. Car on accepte ces comportements comme une manifestation de la vie or l'enfant normal est celui qui est plus dans l'observation et quand il agit, est très concentré sur sa tâche. Dire que les enfants de son école passaient leur temps pendant les repas à être concentrés à bien tenir leurs couverts, être impeccables, qu'ils mettaient énormément de temps à manger. Mais où est le plaisir là dedans? ça me ferait paniquer si mon enfant pendant les repas était très calme et concentré à bien faire. Elle a donc peut être raison, c'est peut être nous qui faisons des enfants agités mais je préfère que mon fils apprécie son repas, qu'on discute, qu'il se développe dans ce moment de partage et d'amour.  Le jeu, le rire doivent faire partie de notre vie quotidienne avec nos enfants. Dans l'école des enfants de montessori, elle n'en parle pas et sa description de l'ambiance très studieuse me fait penser que ça ne faisait pas partie des comportements souhaités ou normaux. Si nous n'arrivons pas à transmettre à nos enfants le rire et le jeu, est-ce qu'ils ne s'abîmeront pas à prendre tout au sérieux?
 Comment peut on définir la normalité? Il n'y a pas de normalité universelle, il n'y a pas de modèle unique. Les familles représentent des cellules infiniment riches et différentes les unes des autres. Les parents sont différents et les enfants aussi. J'ai eu l'impression que cette façon de penser étiquetait les enfants, dictait le modèle normal et du coup on se met à chercher des problèmes là où il n'y en a pas. Une grande partie du développement de l'enfant qui est les émotions de l'enfant est passé sous silence. Et si l'auteur parle des erreurs commises, de ces caractères irréversibles qu'on imprime dans nos enfants. Elle ne s'attardent pas sur les méthodes pour corriger le tir. Dans ce livre, la seule expérience dont elle parle est celle de la maison des enfants où elle a accueilli des enfants pauvres et abandonnés. Elle leur a offert un endroit propre et du matériel-jouet. Ces enfants ont appris à faire leur toilette, à bien parler, à bien se comporter et elle en a extrapolé toute la méthode. Mais qu'en-est-il des enfants qu'on entoure d'amour? à qui en donne tout ce qu'on peut? Ma mère qui est institutrice dans un quartier très défavorisé au maroc a lié des relations très fortes avec les enfants de ces bidons villes. Car elle leur a apporte de l'attention et du matériel pour bien étudier. Elle leur dit qu'ils peuvent bien faire et que l'avenir n'est pas joué d'avance. Montessori est une bienfaitrice pour ces enfants. Est-ce que la reconnaissance n'a pas fait la moitié du travail? Aussi est-ce que le comportement est biaisé parce que ces enfants sont en groupe?
Son discours est d'une violence extrême par son positionnement très absolu sur le comportement de l'enfant. Les enfants qui montrent leur émotions sont catalogués comme anormaux. Mon sentiment
 est que ce livre ne respire pas l'amour et la bienveillance. Il me fait penser que Maria Montessori était une femme de son époque, très à cheval sur l'ordre, très maniaque sur la propreté, je ne la sens pas prendre des enfants dans ses bras pour des câlins. Le respect qu'elle prodigue rend la relation un peu froide et indirectement dans un rapport de tu dois bien faire pour être digne.
J'ai l'intime conviction que l'enfant est très complexe et c'est ce qui fait la beauté de l'être humain. Certes on imprime dans nos enfants des comportements bons et mauvais, certes on peut s'améliorer et mieux être avec nos enfants mais rien n'est irréversible.  L'humain est un être pensant et adaptable qui est capable d'agir sur sa vie, ses émotions et ses pensées. Le livre terminé, j'ai besoin d'en savoir un peu plus sur la méthode. J'espère que ces autres livres approfondissent un peu plus la méthode.Histoire à suivre...


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